Je rentrais de ma matinée à Cincinnati en compagnie de Melody Wilson, nous nous étions amusées comme des folles. Tellement, que maintenant je m'ennuyais à mourir. Quand est-ce que mon colocataire arrivait ? Je l'ignorais, je n'avais plus qu'à attendre. Dans l'entrée, une télécommande était posée sur la petite étagère rouge moderne que j'avais achetée avant de déménager. Je pris la télécommande, et appuya sur le bouton "power" en fermant les yeux. Soudain, une musique douce venait me bercer les oreilles, mais ce n'était pas vraiment le genre de musique que j'affectionne, donc je me suis avancée vers la chaîne Hi-Fi, et j'ai introduit dans le lecteur CD un disque de rock -certes plus orienté vers le rock, mais c'était tout a fait ce que je voulais-. Je me suis précipitée vers ma magnifique guitare électrique blanche, qui je l'avoue, m'avait coûtée une petite fortune, pour entamer le morceau en harmonie avec le CD. Depuis toute petite, à l'âge même où j'avais commencé à jouer de la guitare, j'aimais beaucoup chanter en même temps les paroles de la musique jouée. Les paroles me sortirent toutes seules de la bouche : " I think I'm drowning, asphyxiated, I wanna break this spell that you've created, you're something beautiful : a contradiction. I wanna play the game, I want the friction. You will be the death of me, you will be the death of me. Bury it, I won't let you bury it, I won't let you smother it, I won't let you murder it... " Jusqu'à la fin de la chanson, je chantais, je jouais, et je bougeais dans tout les sens, montant sur la table, sautant sur le canapé, et autres.
J'avais repris mon calme, et avais posé ma guitare. Je m’avançais vers la cuisine, que voulez vous, quand on bouge, ça creuse. Le frigo ouvert, je contemplais toute la quantité de nourriture et de boissons s'étalant devant moi, à ma merci. Jus d'orange ou Coca ? Heu... Coca. J'ai pris un verre, le plus grand, et secoué la bouteille, comme demandé sur le papier fixé à celle-ci. Le contenu me sauta à la tête ; j'en avais partout. Quelle poisse. Me dirigeant vers l'évier, brusquement, je chuta sur une bricole inutile qui était posée par terre ; décidément, mon jour de chance était loin d'être aujourd'hui.
Le visage à présent lavé, et propre, je me dirigeais vers ma penderie pour aller voir ce que je pouvait me mettre de chic pour aller traîner en ville. Après des heures de fouilles presque archéologiques, une robe noire bustier avec quelques endroit couverts de strass tomba sous mes yeux, ceux-ci se remplirent d’émerveillement, sans plus attendre, j'arrachais la robe du sol et filais l'essayer. Elle m'allait comme un gant. Il ne me restait plus qu'à enfiler mes talons noirs brillants et me prendre quelques bracelets noirs et dorés qui irait avec la robe.
J'étais prête à partir, quand je me suis rendue compte que je louperais ma série préférée à la télévision ; sans plus attendre, je me suis jetée sur la télécommande et j'ai mis en marche "l'espèce de truc" -j'appelais toujours ça comme ça- qui enregistre ce qu'on veut. C'était bon, je pouvais y aller.