Je poussais la porte en verre du magasin, bien qu'un peu maladroitement; car j'ai failli cogner ma tête dedans. J'ai quand même regardé si quelqu'un m'avait vu, parce qu'il y avait franchement de quoi rire. Je me suis soudain rendu compte qu'il y avait une foule monstrueuse à l'intérieur de la boutique, mes yeux en sont devenus ronds. Remise de mes émotions, je me suis faufilée à travers les rayons remplis de vêtements tous plus jolis les uns que les autres. Des bonnets péruviens, des tee-shirts ornés de strass, des sweats... Toute la mode du moment était sous mes yeux. J'entendis un petit cri, mais je crois que j'étais la seule à l'avoir entendu. Je me suis donc retournée en direction du son, et je suis allée voir la personne qui avait émis ce cri.
C'est là que dans le rayon des chaussures à talons pour femmes, j'ai vu une très jolie femme, d'une grande taille, avec une chevelure aux reflets roux et des yeux noisettes ; habillée d'une robe noire moulante et de talons noirs également. Elle m'a dévisagée, j'ai fait de même avant de me lancer dans un dialogue :
« - Bonjour, ai-je dit, poliment. - Bonjour. Tu m'as entendu crié non ? - Heu, oui, c'est pour ça que je suis venue, pour voir ce qui se passe.»
Elle m'expliqua que c'était à cause d'une grosse araignée qui avait soudainement surgi du dessous de l'étagère d'exposition, mais qu'elle devait sûrement être partie maintenant.
On a fait plus ample connaissance, tout en cherchant divers chaussures. Elle s'appelait Charlie Jane O'Bryan. Je lui ai donc proposé de faire un tour dans les rayons ensemble pour trouver des choses qui nous plairaient. On s'est amusées pendant un quart d'heure à essayer différentes sortes de bonnets, d'écharpes ou de cache-oreilles tous plus colorés les uns que les autres. Puis elle m'a demandé si ça m'intéressait d'aller essayer les sweats. Nous y sommes allées.